BUDGET DU QUÉBEC 2017-2018 : METTRE FIN À L’AUSTÉRITÉ AVEC TROP DE PRUDENCE

29 mars 2017

Québec, le 29 mars 2017 – L’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) réagit avec prudence au dépôt du quatrième budget Leitão. Sans provoquer de surprises, le gouvernement réinjecte les surplus budgétaires en santé et en éducation. Ces derniers, principalement accumulés grâce à différentes mesures d’austérité des années 2013-2017, serviront minimalement à éponger les coûts de système. « On ne peut pas parler d’un réel réinvestissement qui développera de nouveaux services à la population. On arrête l’hémorragie et on applique un pansement aujourd’hui. », déclare Donald Tremblay, président de l’AQRP.

Le système de santé : Injecter de l’argent là où les services à la population sont déficients

Les sommes allouées au maintien à domicile, 69 millions, doivent être judicieusement utilisées afin de diminuer le temps d’attente pour recevoir de l’aide dans le cadre du programme Soutien aux aînés en perte d’autonomie (SAPA). Nous rappelions la semaine dernière qu’un effet pervers d’une déficience des services en soins à domicile oblige certains citoyens à débourser d’importantes sommes d’argent en se tournant vers le secteur privé pour obtenir rapidement ces services essentiels. « Est-ce que ce montant sera également suffisant pour améliorer les services de plus de 175 000 bénéficiaires de ce programme en leur offrant davantage d’heures de service ? », questionne Donald Tremblay.

Pour ce qui est des CHSLD, le budget y consacre 65 millions destinés à une « bonification des standards ». Encore une fois, l’AQRP rappelle que la problématique des listes d’attente en la matière doit être la priorité. « Les délais d’attente pour obtenir une place dans une résidence de soins de longue durée sont de 2 à 18 mois pour certaines régions du Québec, c’est inacceptable. On parle ici de services essentiels pour les aînés du Québec. Combien de places seront créées avec ce montant ? Oui, améliorer la qualité des installations, la nourriture et le ratio de personnel sont importants, mais on doit commencer à s’occuper de ceux qui attendent depuis des mois. », rappelle Donald Tremblay.

Le projet du gouvernement de former davantage d’infirmières spécialisées est un pas dans la bonne direction. « On doit s’assurer que les connaissances et le degré de compétences de ces super infirmières soient à la hauteur de la place qui leur sera confiée dans le système de santé. Il ne faut pas être dupe, le médecin détient toujours le gros bout du bâton dans notre système de santé. Mieux utiliser l’ensemble des professionnels de la santé du réseau doit être une préoccupation si l’on désire améliorer l’offre de soins aux citoyens. », mentionne Donald Tremblay.

Finalement, si l’on regarde la répartition du poste budgétaire de la santé, on y voit rapidement que l’augmentation la plus substantielle est consacrée au salaire des médecins et à l’augmentation du coût des médicaments. « 5,9 % d’augmentation pour les médecins et 5,7 % pour le coût des médicaments. On comprend rapidement qu’il ne reste plus beaucoup de marge de manœuvre pour les organismes communautaires, par exemple, avec 0,7 % d’augmentation. », se désole Donald Tremblay.

Maltraitance envers les aînés

Concernant la maltraitance envers les aînés, l’AQRP demandait, lors de la commission parlementaire du projet de loi no 115, que des sommes supplémentaires soient allouées à l’organisme désigné par le gouvernement pour traiter les plaintes et aider les usagers à faire valoir leurs droits, les commissaires locaux aux plaintes des établissements de santé. « Nous ne voyons pas dans le budget des sommes allouées pour protéger adéquatement les aînés du Québec. Peut-on conclure que le projet de loi no 115 pour contrer la maltraitance est en partie cosmétique ? », questionne Donald Tremblay. Rappelons qu’il est encore temps pour la ministre Charbonneau d’instaurer le signalement obligatoire des actes de maltraitance envers les aînés et d’injecter des sommes supplémentaires pour assurer le devoir de protection du gouvernement envers les aînés du Québec.

AQRP Fondée en 1968, l'AQRP représente les retraité(e)s des secteurs public et parapublic du Québec. Elle a pour mission de promouvoir et de défendre les droits et les intérêts économiques, financiers, culturels, intellectuels et sociaux des retraités de l'État et des aînés du Québec. Elle compte plus de 31 000 membres.

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Renseignements :

AQRP : David Chamberland, conseiller aux relations publiques, 418 999-6787 david.chamberland@aqrp.qc.ca

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